A propos de cette fable, voici ce que disait Perrault dans
"Parallèles des anciens et des modernes", IVème dialogue
" Quel plaisir ce vers ne fait-il point à l'imagination! Comme la feinte
indifférence que le Renard témoigne pour les fruits où il ne peut atteindre peut venir
aussi bien de prudence que de fierté, cette circonstance pouvait-elle s'exprimer plus
agréablement et plus poétiquement ? "
LE RENARD ET LES RAISINS (*)
Certain Renard gascon, d'autres disent normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
Des raisins mûrs apparemment (1),
Et couverts d'une peau vermeille.
Le Galand (2) en eut fait volontiers un repas ;
Mais comme il n'y pouvait point atteindre :
Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats(3).
Fit-il pas mieux que de se
plaindre? |
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(*) Sources : Ésope (recueil Nevelet) et
Phèdre (recueil Sacy) où la maxime était : "Le glorieux méprise ce qu'il ne peut
avoir" !
(1) manifestement, de façon apparente et conforme
à la réalité.
(2) coquin, rusé
(3) stupides, grossiers
carte postale, pichet en faïence, fin 18e,
manufacture de Nevers
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