Javascript Menu by Deluxe-Menu.com fable Jean de La Fontaine : La montagne qui accouche
portrait de Jean de La Fontaine le corbeau de la fable jardin de la maison natale actuellement le perron de l'entrée de la maison
Fable, Jean de La Fontaine, 
La montagne qui accouche,  Livre V, fable 10
 

 

 

LA MONTAGNE QUI ACCOUCHE

        Une Montagne en mal d'enfant
        Jetait une clameur si haute,
        Que chacun, au bruit accourant,
        Crut qu'elle accoucherait, sans faute,
D'une cité plus grosse que Paris ;
         Elle accoucha d'une souris.
            Quand je songe à cette fable,
            Dont le récit est menteur
            Et le sens est véritable, (1)
            Je me figure un auteur
        Qui dit : Je chanterai la guerre
Que firent les Titans (2) au Maître du tonnerre.»
C'est promettre beaucoup : mais qu'en sort-il souvent ?
                            Du vent.


Sources : Phèdre (Névelet p.441, Sacy p. 101) (même titre), mais l'apologue est proverbial dès l'Antiquité...
Tallemant des Réaux l'applique aux 12 premiers chants de La Pucelle, (auteur : Chapelain) qui déçurent tellement que les 12 suivants ne trouvèrent un éditeur que plus de 2 siècles plus tard...
Georges Couton, dans son édition des Fables, éd. Garnier précise :
Horace et Boileau ont déjà utilisé cet apologue pour
railler les grandiloquences épiques [...]

L'épopée connaissait en France, à cette époque, des échecs retentissants.

(1) ces deux caractéristiques sont celles ... de la fable.
(2)Les derniers vers sont une allusion à Ovide : Métamorphoses Livre I, 130-156, (Folio Classique, Gallimard :
Les Géants, à ce qu'on assure, voulurent conquérir le
royaume des cieux, et entassèrent pour s'élever
jusqu'aux astres montagnes sur montagnes. Alors le père tout puissant fracassa l'Olympe sous les traits de la foudre [...]"

Illustration : F. Chauveau

Illustration François Chauveau

Lire d'autres fables

Ecouter la fable, dite par L. De Funès