CHEZ MADAME DE LA SABLIERE :
En 1672, après la mort de la duchesse douairière, La Fontaine
n'a plus d'emploi. L'année suivante, Madame de La Sablière
l'accueille chez elle. Il y restera 20 ans, jusqu'à la mort de sa protectrice
qui vit séparée de son mari. Dans son hôtel de la rue Neuve-des-Petits-Champs,
elle reçoit une société brillante et assez libre. Madame de Sévigné l'appelle
assez méchamment "la tourterelle". Iris est le nom que lui réserve
La Fontaine dans ses vers. La Fontaine y rencontre des savants, il est
passionné par les sujets scientifiques qui sont abordés.
L'année suivante, le succès d'
Alceste, opéra de Lulli est
compromis par une cabale. Mme de Montespan et sa soeur Mme de Thiange
conseillent à Lulli de changer de librettiste et de remplacer Quinault
par La Fontaine. Lulli accepte à contrecoeur semble-t-il...La Fontaine
travaille quatre mois sur l'opéra
Daphné, sans satisfaire Lulli.
Il abandonne. C'est l'origine du poème satirique
Le Florentin...(rare
colère de La Fontaine). La même année, en 1674, paraissent sans privilège
ni permission, les
Nouveaux Contes de Monsieur de La Fontaine.
Ils sont plus licencieux que les précédents et mettent en cause des moines,
soeurs.... La vente en est interdite l'année suivante.
La Fontaine vend sa maison natale de la rue des Cordeliers à Château-Thierry,
à Antoine Pintrel "gentilhomme de la grande vénerie du roi"
en 1676. Cela lui permet de s'acquitter de ses dettes.
En 1678 et 1679 paraissent deux nouvelles éditions des
fables :
L'édition de 1678, ajoute à celle de 1668 les nouveaux livrets qui
correspondent aux livres 7 et 8 de nos éditions actuelles.
Celle de 1679, les livrets qui correspondent aux livres 9, 10 et
11 des éditions modernes.
Ces 87 fables nouvelles sont dédiées à Mme de Montespan, maîtresse du
roi, avec des messages concernant les grands problèmes de l'époque.
Vers 1680, Mme de La Sablière, abandonnée par son amant La Fare se consacre
à la dévotion et au soin des malades. Elle déménage et loge La Fontaine
dans une petite maison proche de la sienne. Poète reconnu, les membres de l'Académie Française l'élisent comme successeur au fauteuil de Colbert le 15 novembre 1683, mais le roi retarde la réception officielle.
Elle est effective le 2 mai 1684 et La Fontaine occupe le fauteuil N°24
. La réception de Boileau a lieu le 1er juillet
de la même année. Le roi avait attendu cette élection pour rendre officielle
celle de La Fontaine
En 1685 sont édités les
Ouvrages de prose et de poésie des sieurs de
Maucroix et de La Fontaine.
LES DIX DERNIERES ANNEES :
La Fontaine fréquente à la fin de sa vie les Vendôme, les Conti, Madame
Ulrich, personnes à la vie assez dissolue...
1691 voit la représentation de son opéra
L'Astrée, mis en
musique par Colasse : c'est un échec. En 1692, La Fontaine tombe gravement malade et son confesseur l'Abbé Pouget,
qui admire en lui un homme"fort ingénu, fort simple", obtient
une abjuration publique de ses contes "infâmes" Il lui fait
déchirer sa dernière oeuvre à peine terminée, une comédie.
En 1693, à la mort de Mme de la Sablière, La Fontaine s'installe
chez les d'Hervart, fils et belle-fille du banquier rencontré chez Fouquet.
Ils le recevaient déjà depuis quelques années et l'aimaient beaucoup.
Cette même année est publié le dernier recueil des fables : c'est le livre
XII des éditions actuelles. Il est dédié au duc de Bourgogne, petit-fils
de Louis XIV, alors âgé de 12 ans . La plupart des 29 fables de ce dernier
recueil avaient été publiées à partir de 1684, dans le "Mercure Galant"
notamment.
Le 13 avril 1695 : La Fontaine meurt chez les d'
Hervart,
rue Plâtrière. Il est inhumé au cimetière des Saints-Innocents.
Le registre paroissial de Saint-Eustache
mentionne le décès et l'inhumation.
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